RYNER CLUB FAMILY DEAD – L’ENFER DU DÉCOR VU PAR BREAK MUSICAL

L'Enfer du Décor

Disons-le d’emblée, ce troisième album est une fois de plus une réussite pour le Ryner Club Family Dead. Depuis 10 ans, chacune de leur sorties de studio est l’occasion d’apprécier sans retenue un rock enjoué et humble, dont la poésie n’a d’égal que la remarquable qualité.

Toujours munis d’une plume excellente, le Ryner Club Family Dead ne change pas de formule pour ce nouvel album intitulé L’enfer du décor, parce que ce serait aller à contre-sens de leur amour pour ce rock incisif à mi-chemin entre Noir Désir, Merzhin et No One Is Innocent. Et les amateurs du genre apprécieront, les fans du groupe également. Dans la lignée de leur dernier opus Salem Hall, on remet une couche de rock vif et sans complexe, c’est ce qu’on retrouve dans ce disque. Un genre qui me semble moins prisé en France par le grand public, mais assurément de haute estime chez les connaisseurs, chez les mecs qui vivent par et/ou avec la musique. Qui savent ce qu’ils écoutent. Qui apprécient ce qu’ils écoutent. De la musique, de la bonne, aussi fugace qu’une drogue douce. Donc on aurait tort de faire la fine bouche devant un album aussi sympathique et éveillé. Parce qu’il y a de la revendication, de la révolte, avec une bonne prétention. Ici la volonté de ce rock-là de secouer les consciences, de réveiller les âmes endormies avec des prises de chants et ses guitares qui savent trouver la juste mélodie et au delà d’une apparence sombre, l’enthousiasme du groupe fait qu’on y revient toujours avec le même plaisir, quelque soit le nombre d’écoutes. Parce que les membres du Ryner Club Family Dead sont vrais, honnêtes et passionnés. Avec une assurance peu commune, le RCFD enchaîne les parties de guitares, de basse, de clavier et de batterie plus nerveuses et rageuses que jamais, et signent une série de chansons trépignantes comme avec Plus dure sera la fuite ou Sang Mêlé qui montrent que le groupe n’a pas perdu sa verve d’un album à l’autre. Rythme effréné et souvent obsédant, jamais pompeux, tension palpable et pourtant on troque facilement la rage érotique pour l’élégance charmeuse avec des moreaux plus posés mais loin d’être calmes comme 22 mais, Itinéraire d’un enfant gâté (génial le clavier !) ou encore Un songe en Yser. Les titres défilent, s’enchaînent alors des chansons très bonnes tout en éloignant l’idée d’une frustration ou le sentiment que quelque chose manque à cette réalisation qui frôle l’excellent travail. La preuve, quand arrive le dernier morceau Landru’s Burning, je suis souvent pris d’envie de remettre l’album dans le sens de la marche pour une énième écoute, parce qu’il est vraiment bon. Encore une fois… Alors merci le Ryner Club Family Dead !
Tracklist :
01 – 22 mais
02 – Jamais la nuit
03 – Plus dure sera la fuite
04 – Itinéraire d’un enfant gâté
05 – Sang mêlé
06 – A l’aube
07 – Un songe en Yser
08 – Landru’s Burning
24 juillet 2019 autoproduction